Dans cet article :
- Comment une alimentation moderne inadaptée entretient les troubles digestifs, l’anxiété et le burnout
- Pourquoi revenir aux principes de l’alimentation ancestrale peut profondément transformer notre santé intestinale, hormonale et émotionnelle
- Comment mettre en place ces changements dans une démarche d’exploration bienveillante
Manger, c’est rencontrer le monde
Il existe trois sources d’énergie pour les êtres vivants : l’air que nous respirons, la lumière qui nous entoure et les aliments que nous ingérons. En naturopathie, l’alimentation est l’un des piliers fondamentaux de l’hygiène de vie : elle influence directement nos systèmes nerveux, digestif, hormonal et immunitaire.
Ce que nous mangeons impacte notre manière de penser, de ressentir, de guérir, de gérer le stress. Manger n’est pas un simple acte de remplissage : c’est un dialogue constant avec notre environnement. C’est un moyen de puiser force, sécurité et ancrage. Et pourtant, dans une société ultra-connectée et chroniquement stressée, cet acte vital est souvent devenu automatique, déréglé, voire source de souffrance.
Les conséquences d’une alimentation réflexe et inadaptée
L’alimentation moderne : un facteur aggravant des troubles digestifs et du stress
L’industrialisation de notre alimentation a profondément modifié la qualité de ce que nous mangeons : aliments transformés, additifs, sucres cachés, pesticides, faible densité nutritionnelle… Ces changements ne sont pas neutres pour notre santé.
Les conséquences d’une alimentation inadaptée sont multiples :
- Sur la digestion : ballonnements, constipation, diarrhée, reflux, douleurs abdominales. Ces troubles digestifs sont devenus si fréquents qu’on les banalise. Pourtant, ils signalent une perte d’harmonie entre ce que nous mangeons et ce que notre corps peut assimiler.
- Sur le système nerveux : le microbiote intestinal, parfois surnommé « le deuxième cerveau », influence directement la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, le GABA ou la dopamine. Un microbiote perturbé, c’est une régulation émotionnelle fragilisée.
- Sur le mental : Les déchets générés par une alimentation inadaptée ont un impact sur nos afcultés cognitives. Ils peuvent générer anxiété, ruminations, sentiment de fatigue chronique, troubles de la mémoire et brouillard cérébral.
- Sur l’immunité : une muqueuse intestinale inflammée devient perméable, laissant passer des agents pathogènes ou des molécules mal digérées. Cela contribue à l’inflammation de bas grade et à un terrain propice aux déséquilibres hormonaux, cutanés, articulaires ou auto-immuns.
« L’intestin n’est pas seulement un organe digestif, il est un centre de perception, de mémoire, d’émotion. » — Giulia Enders, Le charme discret de l’intestin
Pourquoi une approche globale est nécessaire
Nous ne digérons pas tous de la même manière. De nombreux facteurs influencent notre équilibre digestif :
- Notre terrain naturopathique (constitution, réactivité, toxémie…)
- Nos antécédents médicaux ou événements de vie (infections, stress post-traumatique, accouchements, etc.)
- La qualité des aliments disponibles (frais, transformés, locaux, etc.) et l’environnement dans lequel nous prenons nos repas
- Le climat dans lequel nous vivons et la saison qui est en cours
- Notre niveau d’activité physique et le type d’effort fourni
- Nos émotions : en hypervigilance, le système parasympathique (celui qui gère la digestion) est court-circuité.
C’est pourquoi il ne suffit pas de “mieux manger” : encore faut-il que ce mieux soit adapté à notre réalité. Et c’est là que l’alimentation ancestrale offre une clé puissante.
L’alimentation ancestrale : un retour aux fondamentaux
Une question d’évolution biologique
Pendant plus de 2,5 millions d’années, les êtres humains ont vécu dans un lien étroit avec leur environnement direct. Notre physiologie s’est modelée autour de cette manière de se nourrir :
- des végétaux bruts et de saison (racines, baies, feuilles)
- des protéines animales (gibier, œufs, poissons)
- des bonnes graisses (poissons gras, oléagineux, abats)
- peu ou pas de céréales transformées, de produits laitiers ou de sucres raffinés
L’agriculture industrielle n’a que 150 ans. Elle a profondément modifié notre rapport à la nourriture, mais notre génétique, elle, n’évolue pas au même rythme.
« Notre génome n’a pas eu le temps de s’adapter à l’alimentation moderne. Cette discordance évolutive est à l’origine de nombreux déséquilibres actuels. » — Loren Cordain, The Paleo Diet
2. Adapter ces principes à la vie moderne
Il ne s’agit pas ici de prôner un retour à l’âge de pierre, mais de s’inspirer de la logique physiologique de nos ancêtres :
- consommer des aliments bruts, non transformés, riches en micronutriments
- choisir des aliments locaux, de saison, issus d’une agriculture raisonnée
- réduire les sucres rapides, augmenter les fibres, réintroduire de bons gras
- éviter les aliments ultra-transformés, les additifs et les huiles raffinées
Même si les industries agro-alimentaires sont très souvent décriées en naturopathie, il existe des savoirs faires qui perdurent et qui sont des pépites en termes de qualité nutritionnelle.
L’alimentation ancestrale pour les états de stress et d’anxiété
1. Stabiliser le système nerveux
Une alimentation ancestrale :
- régule la glycémie, évitant les hypoglycémies réactionnelles (cause fréquente d’anxiété)
- favorise la production de sérotonine et de GABA via un microbiote équilibré
- apporte des acides gras essentiels nécessaires à la plasticité cérébrale
- réduit l’inflammation de bas grade, responsable de fatigue chronique et de douleurs diffuses
2. Soutenir la digestion dans les états d’hypervigilance
L’hypervigilance — ce mode survie où tout devient menaçant — inhibe la digestion. Un repas pris en tension est souvent mal digéré, quel que soit son contenu. L’alimentation ancestrale, en réduisant les agents irritants (gluten, sucres, additifs), diminue la charge inflammatoire. Elle crée ainsi les conditions physiologiques propices à un retour au calme.
En accompagnement, ce que nous travaillons ensemble
En tant que naturopathe ET ancienne ingénieure agronome, je propose une démarche personnalisée, progressive, centrée sur la reconnexion au corps et aux signaux digestifs :
Réapprendre à écouter son corps
- Suis-je vraiment en faim ou en besoin émotionnel ?
- De quoi ai-je besoin aujourd’hui : réconfort, vitalité, ancrage ?
- Quels aliments me fatiguent, lesquels me soutiennent ?
2. Modifier les habitudes sans brutalité
Il ne s’agit pas de suivre un régime rigide. On observe, on teste, on ajuste. On introduit des aliments plus nutritifs et apaisants sans se priver ni culpabiliser.
3. Renouer avec la cuisine simple
Revenir à des plats faits maison, même basiques, peut être thérapeutique en soi. On retrouve des gestes, des rythmes, une présence.
4. Retrouver la densité nutritionnelle
Un aliment dense est un aliment qui nourrit vraiment : peu transformé, riche en vitamines, en fibres, en enzymes, en goût. On cesse de remplir pour recommencer à se nourrir.
« L’alimentation est l’acte le plus fréquent d’auto-régulation physiologique. Manger, c’est déjà se soigner. » — Michel Odoul, Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi
Adopter une alimentation plus ancestrale, c’est avant tout un acte de réconciliation avec son corps. Ce n’est pas une performance de plus. C’est une manière de dire à son organisme : « Je t’écoute. Je t’aide. Je suis là. »
Les troubles digestifs, l’anxiété, la fatigue chronique ne sont pas des fatalités. Ils sont souvent les signaux d’un désalignement entre nos besoins profonds et notre réalité de vie. L’alimentation est l’un des premiers terrains d’exploration pour rétablir cet équilibre.
Une démarche de réconciliation
Adopter une alimentation plus ancestrale, c’est avant tout un acte de réconciliation avec son corps. Ce n’est pas une performance de plus. C’est une manière de dire à son organisme : « Je t’écoute. Je t’aide. Je suis là. »
Les troubles digestifs, l’anxiété, la fatigue chronique ne sont pas des fatalités. Ils sont souvent les signaux d’un désalignement entre nos besoins profonds et notre réalité de vie. L’alimentation est l’un des premiers terrains d’exploration pour rétablir cet équilibre.
Si vous souhaitez faire le point sur votre situation et faire un premier pas vers un meilleur équilibre, n’hésitez pas à prendre rendez-vous.
Prenez bien soin de vous.
Ambre V.
Ouvrages mentionnés dans cet article :
- Cordain, L. (2002). The Paleo Diet. Wiley.
- Enders, G. (2014). Le charme discret de l’intestin. Actes Sud.
- Damasio, A. (1995). L’erreur de Descartes : La raison des émotions. Odile Jacob.
- Porges, S. (2017). La théorie polyvagale : Neurophysiologie de la sécurité. Éditions Sully.
- Odoul, M. (2001). Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi. Albin Michel.
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