Qui n’a pas rêvé de trouver un remède contre le rhume ?
C’est ce à quoi se sont employés plusieurs chercheurs en phytothérapie. Ils ont démontré lors de plusieurs études que trois espèces d’échinacées y parviennent. Il s’agit de l’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) , de l’échinaée à feuilles étroites (Echinacea angustifolia) et de l‘échinacée pâle (Echinacea pallida). Cette jolie fleur fait penser à une grosse marguerite violet-rose, avec les pétales des fleurs mâles qui retombent emportés par leur propre poids.

Historiquement, l’éhinacée était employée par par les natifs sur Sud-Dakota pour guérir les piqûres de serpents. Son usage est resté très répandu, notamment au XIXème siècle où c’était une plante majeure de la pharmacopée.
On utilse principalement sa racine, qui se récolte en automne et qui est préparée sous forme de teinture ou d’alcoolature.
Les extraits de racines fournissent plusieurs principent actifs, et l’association des alkylamides, des polycassharides et de l’acide caféïque induit une stimulation de l’immunité surprenante.
Lors d’études in-vitro, il a été démontré plusieurs effets de la plante :
- elle augmente la capacité de phagocytose des globules blancs, en particulier des lymphocytes
- elle stimule l’activité des macrophages et augmente leur toxicité (production de cytokines) pour nous aider à détruire les agents infectieux [1]
- elle possède un effet antibactérien direct (Streptococcus pyogenes, Staphylococcus aureus, Mycobacterium smegmatis…), et apaise l’inflammation générée par ces infections [2]
- elle possède un effet anti-viral et anti-grippal grâce à l’acide cichorique et à l’échinacoside qu’elle contient [3,4]
En 2001, une méta-analyse portant sur 80 essais cliniques a présenté des résultats prometteurs. En croisant leurs résultats, les scientifiques ont déduit que les préparations base d’échinacées contribuent à réduire les symptômes du rhume, et à les faire disparaître en moins de 6 jours (contre 9 jours pour le groupe test). Un effet modeste mais unique en son genre, et bien réel ! [5]
Nous aurions donc tord de nous priver de son efficacité.
On gardera toutefois une réserve d’utilisation pour les personnes allergiques aux asteraceae.

Références : 1.Stimpel M, Proksch A, Wagner H, Lohmann-Matthes ML. Macrophage activation and induction of macrophage cytotoxicity by purified polysaccharide fractions from the plant Echinacea purpurea. Infect Immun. 1984 Dec;46(3):845-9. PMID 6389368 2.Sharma S.M., Anderson M., Schoop S.R., Hudson J.B. Bactericidal and anti-inflammatory properties of a standardized Echinacea extract (Echinaforce®): Dual actions against respiratory bacteria. Phytomedicine 17 (2010) 563–568 3. Hudson J, Vimalanathan S. Echinacea—A Source of Potent Antivirals for Respiratory Virus Infections. Pharmaceuticals. 2011;4(7):1019-1031. doi:10.3390/ph4071019. 4. Pleschka S, Stein M, Schoop R, Hudson JB. Anti-viral properties and mode of action of standardized Echinacea purpurea extract against highly pathogenic avian influenza virus (H5N1, H7N7) and swine-origin H1N1 (S-OIV). Virol J. 2009 Nov 13;6:197. doi: 10.1186/1743-422X-6-197. PMID 19912623 5. Schulten B, Bulitta M, Ballering-Brühl B, Köster U, Schäfer M. Efficacy of Echinacea purpurea in patients with a common cold. A placebo-controlled, randomised, double-blind clinical trial. Arzneimittelforschung. 2001;51(7):563-8. PMID 11505787